En art, il n’y a pas de progrès : (...) Chaque poète, chaque peintre, chaque sculpteur emporte son secret avec lui ; il ne laisse pas de recettes. Le grain des toiles, la manutention des couleurs, le choix des pinceaux dont il se servait, voilà tout ce que l’on peut s’approprier de son expérience. Un chimiste, un mathématicien, un astronome, prennent la science juste au point où leurs illustres prédécesseurs l’ont laissée, et la conduisent, autant que leur génie le permet, à un point où d’autres la reprendront ; mais cette conception du beau, qui emploie pour se produire les formes et les symboles extérieurs qui l’ont excitée, n’est pas additionnellement perfectible. Tout homme qui n’a pas son monde intérieur à traduire n’est pas un artiste.